Malnutrition maternelle : transmission du microbiote mère-nourrisson et susceptibilité aux maladies métaboliques

S'abstenir

Aujourd'hui, un tiers des enfants dans le monde sont soit sous-alimentés, soit en surpoids. La sous-alimentation et la suralimentation en début de vie (appelées conjointement malnutrition) sont de plus en plus reconnues comme des facteurs de risque clés de l'obésité adulte et du syndrome métabolique, qui touchent 1,9 milliard d'adultes dans le monde.

Dans cette proposition, nous émettons l'hypothèse que le microbiote en début de vie joue un rôle crucial dans ce double fardeau de la malnutrition, et que des interventions ciblées sur le microbiote au bon moment peuvent briser la trajectoire vicieuse de la malnutrition en début de vie vers la maladie métabolique. Les humains sont colonisés à la naissance par un ensemble initial de bactéries ("microbiote de départ") qui, sous l'influence de différentes expositions environnementales, évoluent progressivement vers le microbiote complexe que l'on observe chez l'adulte. Chez les nourrissons nés par voie vaginale, ce microbiote de départ provient principalement du microbiote fécal, vaginal et oral de la mère.

À ce jour, on sait peu de choses sur la contribution du microbiote maternel au microbiote de l'enfant au début de sa vie et sur l'empreinte épigénétique précoce qui augmente le risque de maladie métabolique plus tard dans la vie. Ce projet vise à combler ce manque de connaissances en répondant aux questions suivantes :

  • Existe-t-il des différences dans le microbiote oral et vaginal des mères sous-alimentées ou suralimentées ?
  • Quel est l'effet du microbiote maternel vaginal et oral sur le développement du microbiote fécal des nourrissons ?
  • Quel est l'effet du microbiote maternel vaginal et oral ainsi que du microbiote oral du nourrisson sur l'état nutritionnel, la santé métabolique et l'empreinte épigénétique du nourrisson ?

En capitalisant sur une cohorte de naissance en cours en République Démocratique Populaire du Laos (RDP Lao) (projet VITERBI GUT, voir le protocole d'étude dans Tamarelle, Crézé et al, Journal of Nutrition 20231), nous suivrons 300 dyades mère-enfant pendant deux ans après la naissance, en analysant leur microbiote par séquençage d'amplicons 16S/métagénomique, les paramètres métaboliques, et le profil épigénétique sanguin. L'objectif principal de VITERBI GUT est le rôle du microbiote fécal des mères et des enfants sur l'empreinte épigénétique et la santé métabolique. En élargissant VITERBI GUT, le projet proposé analysera deux importantes sources d'ensemencement alternatives pour le microbiome du nourrisson au début de sa vie : le microbiote oral et vaginal de la mère.  

Le projet proposé vise à produire de nouvelles preuves sur la transmission du microbiote de la mère à l'enfant et sera le premier à analyser les éventuelles signatures microbiennes partagées et les mécanismes reliant la suralimentation et la sous-nutrition au début de la vie à la maladie métabolique plus tard dans la vie. Ce travail ouvrira la voie à l'élaboration de stratégies d'intervention puissantes ciblées sur le microbiote afin de promouvoir un développement sain de l'enfant.

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