Les bifidobactéries sont associées à un grand nombre de bienfaits pour la santé et dominent généralement le microbiote intestinal des nourrissons en bonne santé nourris au sein. Une adaptation clé, facilitant l'établissement de ces espèces, est leur capacité à consommer des sucres particuliers, connus sous le nom d'oligosaccharides du lait humain (HMO), que l'on trouve en abondance dans le lait maternel.
Dans la présente étude, nous avons cherché à caractériser le métabolisme coopératif de quatre bifidobactéries commerciales dérivées du lait maternel (Bifidobacterium bifidum R0071, Bifidobacterium breve M-16V, Bifidobacterium infantis R0033 et Bifidobacterium infantis M-63) lorsqu'elles sont cultivées sur du HMO. Trois substrats HMO différents (2′-fucosyllactose seul et oligosaccharides isolés du lait humain représentant le statut de non-sécréteur et de sécréteur) ont été utilisés.
La combinaison de quatre souches a permis d'augmenter le nombre de bifidobactéries (> 21 %) par rapport à la culture d'une seule souche. L'abondance relative de B. breve a augmenté de > 30 % pendant la co-culture avec les autres souches, bien qu'elle ait démontré une capacité limitée à assimiler l'HMO en monoculture. L'analyse HPLC a révélé des variations au niveau des souches dans la consommation de HMO. La métabolomique a confirmé la production de formiate, d'acétate, de 1,2-propanediol et de lactate, avec une augmentation globale de ces métabolites au cours de la co-culture. Ces résultats soutiennent le concept de coopération positive entre plusieurs souches de bifidobactéries lors de l'utilisation de HMO, ce qui peut entraîner un plus grand nombre de cellules et un équilibre potentiellement plus sain des métabolites.